Coupures de Presse
Le Post
Un expert balisticien qui affirme que le tireur était plus grand que le préfet Erignac
Certes l'expert balisticien en question a été cité par la défense. Mais l'accusation n'a pas été capable de contredire ses conclusions par l'audition d'un expert soutenant une thèse inverse. La Cour a par ailleurs refusé d'ordonner une contre expertise...
Nouvel Obs. Com
Quelles charges pèsent au juste sur Yvan Colonna?
Uniquement les mises en cause initiales des membres du commando qui a assassiné Claude Erignac le 6 février 1998, à Ajaccio. Les autres éléments du dossier (dont certains n'ont tout bonnement pas été pris en compte par une instruction menée exclusivement à charge) sont à décharge : l'analyse balistique qui conclut à un tireur de grande taille…
Le Figaro.fr
· Erignac : la taille de l'assassin crée encore la polémique
Un balisticien mandaté par la défense soutient que le tireur mesurait plus de 1,85 mètre. La taille d'Yvan Colonna est de 1,71 mètre.
La question de la taille de l'assassin du préfet Érignac est au centre du procès en appel d'Yvan Colonna, comme elle l'avait été en première instance. Ce n'est sans doute pas du ministère public qu'il faut attendre la lumière, puisque l'avocat général Teissier, dans une envolée inattendue, déclarait jeudi que «de la scène de crime, on ne connaît rien», cette obscurité englobant évidemment le tireur.
La vérité jaillira-t-elle de la bouche d'un balisticien indépendant, engagé par la défense - qui demandera lundi une reconstitution ainsi que la désignation officielle d'un autre balisticien ? À première vue, Aurèle Mannarini déconcerte. Il a une tête à la Jacques Tati, un grand cabas en papier Kraft frappé du logo d'un supermarché, et le sang chaud. Jeudi soir, il subit un assaut en règle de la partie civile et de l'accusation…
Incident de procédure
L'audience tourne au guignol. Certains avocats rient du mauvais rire qui accompagne les curées judiciaires trop faciles. Ils auraient mieux fait de réfléchir au fait qu'ils étaient en train de questionner sans retenue un témoin avant qu'il ait fait sa déposition spontanée, ce qui est proscrit par le Code de procédure pénale. D'où un incident soulevé vendredi par la défense, demandant qu'il lui soit donné acte de la violation de deux articles de ce Code. Mauvaise rédaction des conclusions : la cour se déclare incompétente. Et revoici le témoin expert avec son attaché-case en papier.
S'il n'a pas l'allure du «sachant» standard, M. Mannarini en a le docte phrasé et il est aussi soporifique que certains des balisticiens les mieux en cour. Mais on l'écoute cette fois avec une apparente déférence, craignant sans doute une seconde volée de conclusions. Le témoin, qui a beaucoup travaillé, en vient au bout d'une bonne heure à ce que chacun attend de lui : la taille supposée du tireur. «Elle est supérieure à 1,85 m, je suis catégorique», conclut l'orateur. La partie civile, par la voix de Me Hanoteau qui, comme Yvan Colonna, mesure un peu plus de 1,70 m, le met en difficulté en se glissant, pour les besoins de sa cause, dans la peau de l'assassin inconnu. Me Lemaire enfonce le clou. M. Mannarini persiste.
Le tireur grandit donc au fil des procès : il mesurait environ 1,83 m en décembre 2007, selon une estimation du médecin légiste, qui fit grand bruit. Auparavant, nul ne se souciait de ce détail. C'est bien le problème : dans ce dossier élevé, dès le 6 février 1998, au rang de « cause sacrée» par les plus hautes autorités de l'État, il n'y a jamais eu de reconstitution en présence du légiste et du balisticien désigné par les juges d'instruction, formalité mise en œuvre dans le moindre crime crapuleux. Quant au balisticien en question, il n'a jamais daigné se présenter devant une cour d'assises. Alors oui, on peut moquer M. Mannarini, son cabas, ses certitudes qui épousent providentiellement celles de la défense : mais lui, il est venu.
Commentaire : Concernant cet article, au demeurant objectif et respectueux, nous faisons constater que A. Mannarini a pu sembler être mis en « difficulté » par Maître Hanoteau alors qu’il n’a fait que répondre à une observation de l’avocat en se référant à son rapport d’expertise précis qui fait allusion à une hypothèse fictive (Cf. : Trajectoire oblique du premier tir ayant atteint le préfet, In Document de vulgarisation).
Pour ce qui est de l’intervention de Maître Lemaire, celui-ci, néophyte en balistique, a tiré des conclusions inexactes en laissant penser qu’ on avait procédé à des tirs de simulation et que l’on s’était servi d’un révolver du 19ème siècle pour ces mêmes tirs (Cf. Simulation).
Ouest France.fr
Premier incident d'audience
Provoquant un incident, ils ont reproché aux juges d'avoir violé le code de procédure pénale en questionnant ce témoin avant même d'avoir entendu sa déposition spontanée. La cour s'est finalement déclarée incompétente pour leur "donner acte" de ce "manquement" comme ils le réclamaient. Le témoin lui-même a soupçonné une entreprise de "déstabilisation" en raison de son rapport "certainement gênant" pour l'accusation.
Selon lui, la taille de l'assassin exclut de fait la culpabilité d'Yvan Colonna. "La taille du tireur, c'est minimum 1,85 mètre, je suis catégorique", a affirmé M. Mannarini. Pour lui, "un assassin d'environ 1,70 m (Colonna mesure 1,72 m) aurait nécessairement été "déséquilibré" en levant le bras en l'air pour que l'arme tire perpendiculairement à la cible". Les balles ont pénétré la nuque perpendiculairement, avait déjà laissé entendre, jeudi, le médecin légiste ayant examiné le corps.
WikiNews
1er juillet 2010. – C'est un « séisme » qui s'est produit, hier, dans l'institution judiciaire, du moins pour l'observateur lambda. La Cour de cassation a cassé l'arrêt de la Cour d'assises de Paris condamnant Yvan Colonna à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans. Le berger corse avait été reconnu coupable de l'assassinat du préfet Claude Érignac, par la cour d'assises spéciale. À la différence des autres juridictions d'assise, le jury n'est composé que de magistrats professionnels. Cette cassation a pour effet immédiat d'annuler tous les effets de la condamnation. Yvan Colonna sera donc jugé une troisième fois pour les faits qui lui sont reprochés.
L'article 331 du CPP en question
Lors de l'audience d'appel, la défense avait cité Monsieur Mannarini en tant qu'expert. L'intéressé est retraité, et a produit une étude balistique détaillée à la demande de la défense. Dans son rapport, il énonçait clairement que les coups de feu mortels sur le préfet Érignac ont été commis par une personne mesurant 1 m 85. M. Yvan Colonna ne mesurant que 1 m 71, ces conclusions ont provoqué l'énervement de l'avocat général et des parties civiles.
Lors de l'exposé de M. Mannarini, les parties adverses ont voulu le décridibiliser en mettant en doute ses compétences en balistique. Bombardé de questions avant même qu'il ait pu terminé son exposé, l'expert de la défense avait manifesté son agacement devant la cour. L'audience a été interrompue puis le témoignage avait repris le lendemain matin. La défense avait porté à la connaissance du président que les prescriptions de l'article 331 du CPP avaient été méconnues.
ARR1TT1
Sur 11 « moyens de cassation »
invoqués par la défense, la Cour, elle-même,
n’a retenu que le seul motif
d’avoir empêché un témoin de déposer.
Un motif de cassation
pas du tout anodin
Tous les moyens de cassation avancés
par la défense d’Yvan Colonna ramènent
au fond du dossier : Yvan Colonna
est innocent. Les juges de la Cour de
Cassation ont choisi le 4ème moyen
invoqué, l’empêchement d’un témoin
de déposer, afin d’éviter le plus possible
d’aborder le fond du problème,
mais ce motif de cassation est bien loin
d’être anodin en vérité !
Aurèle Mannarini n’est pas un petit
témoin. Devant le refus de procéder à
une véritable reconstitution des faits, et
en l’absence des experts en balistique
– qui ont refusé de venir déposer à la
barre sans que la Cour d’Appel ne s’en
offusque ! –, les avocats d’Yvan Colonna
ont fait citer Aurèle Mannarini en tant
que témoin afin qu’il apporte une
démonstration à la Cour. Il est en effet
expert en balistique. C’est lui, notamment,
qui lors du procès d’Aleria en
1976, a permis d’innocenter Edmond
Simeoni de la mort des deux gendarmes
durant l’assaut ordonnée par
Michel Poniatowski, ministre de
l’Intérieur de Jacques Chirac, le 22 août
1975. Devant la Cour de Sûreté de l’État,
il avait démontré de façon imparable
que les balles qui avaient tué malheureusement
les deux gendarmes ne pouvaient absolument pas provenir de la
cave assaillie, mais des vignes alentours…
truffées de policiers ! C’est ainsi
qu’Edmond Simeoni a été condamné
pour « trouble à l’ordre public » et a
échappé à la peine de mort qui n’était
pas encore abolie en France.
Lors de son audition, en février 2009,
Aurèle Mannarini n’a pas pu déposer, le
président Wacogne, violant le code de
procédure pénale, l’a interrompu pour
permettre à la partie civile de lui poser
des questions, le malmenant et le harcelant
afin de le déstabiliser.
La défense a voulu faire acter ce vice de
procédure par la Cour qui a refusé de le
faire, à deux reprises. Une première fois
jugeant la demande des avocats «irrecevable
», la seconde fois, disant ne pas
se souvenir des faits ! Le procès verbal
des débats de la Cour d’appel ne fait
pas allusion à l’interruption du témoin,
c’est dire à quel point les magistrats ont
perdu pied tout au long de ce procès et
ont multiplier les atteintes au droit pour
s’obstiner dans la « présomption de culpabilité» !
Qu’avait à dire Aurèle Mannarini ? Yvan
Colonna ne peut être le tueur compte
tenu de sa taille inférieure à celle du
préfet Erignac ! Le tueur était nécessairement
au moins aussi grand que le
préfet sinon plus, d’autant que celui-ci
gravissait une pente. La balistique en
effet atteste d’un premier tir à l’horizontal,
ce qui est physiquement impossible
pour un homme de plus petite
taille que le préfet. Le tir aurait nécessairement
été oblique. Ces éléments
objectifs, venant corroborer la thèse des
témoins visuels de l’assassinat, ne pourraient
qu’être attestés par une reconstitution
des faits. On comprend pourquoi
la « raison d’État » s’obstine à ne
pas vouloir l’accorder !
Interviews d’A.Mannarini : Corse Matin, « la Version de l’expert » et RCFM 3 juillet 2010.
Réactions de spécialistes
Plusieurs experts balisticiens et légistes ont salué de manière informelle le travail d’A. Mannarini, nous publions ici des témoignages parus.
Gérard Amaté (in. L’affaire Colonna, Une bataille de Presse) :
« […] Yves Bordenave n'avait pas en permanence soutenu la thèse officielle de la police, comme l'avait fait Patricia Tourancheau. Il en avait parfois si sévèrement jugé certains aspects qu'on aurait pu croire de sa part à une présomption d'innocence pour Colonna. Sa dernière chronique montrait que non. Il n'avait en fait jamais quitté un point de vue policier. Il y avait simplement appliqué un esprit critique que ceux-ci, en interne, ne se privaient pas d'avoir. Il y avait parmi eux suffisamment d'usagers des armes de poing pour savoir que les conclusions balistiques d'Aurèle Mannarini n'avaient rien de délirant ».
Réunion de soutien Yvan Colonna partie n°1 (Ajaccio le 14 mars 2009), dailymotion :
« […] sa démonstration balistique était tellement claire que les membres du GIGN, qui étaient dans le box avec Yvan […], « nous ont tous dit le seul qui a raison c’est lui (en parlant de A. Mannarini) », paroles de Maître Sollacaro
Il est interdit de copier totalement ou partiellement les pages présentes sur ce blog. |